Agenda - Journal - 12 décembre 2017 - 8 février 2018    Retour
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Cuba sur google

















































Calle 23
















Tableau à la Feria

Porte de "casas" , Havana vieja
































































Mardi 12 Décembre 2017 - La Havane

Barajas - Madrid - 11h
José Marty - La Havane - 20h30 (26h30)
RAS - un peu de temps pour les bagages. Ou on retrouve une ambiance de folkore d'aéroport connu. On se fait tirer le portrait par la police bien équipée électronique semble-t-il. Beaucoup de monde aux guichets de déclarations de douanes avec des gros ballots; mais comme on n'a vraiment rien à déclarer, on passe comme une lettre à la poste et on rencontre Joël et Isabel avec le chauffeur pour nous amener en casa. Fin du jour et début de l'histoire.
Quartier Vedado, calle zapata 1414 entre B y C     Estación de Policía Zapata y C

A deux pas de la Place de la Révolution



Mercredi 13
Agréable matinée avec Joël le frère de Lydia notre logeuse, et Isabel sa femme, collectionneuse de cactus et créatrice d'objets quelque peu surréalistes, genre facteur cheval. Petit arrêt dans leur maison en pleine rénovation puis balade le long du paseo, à pied jusqu'au Malecon (mur du front de mer). Le temps de découvrir une partie du Vedado, contrasté, ombragé, plein de façades délabrées dont beaucoup sont en rénovation. Aussi beaucoup d'autres rénovées, peintes de jolies couleurs, architectures baroques, art moderne des années 30 ou 50, change 1€ pour 1,14 CUC, marché local avec beaucoup de légumes et fruits ou on essaye de nous faire prendre des CUC pour des pesos, véritable sport national semble t'il. Mais un marché producteur aux produits peu standardisés. Repas de midi face aux vagues sautant le mur du malecon , très bon et prix raisonnable. Balade nocturne après la sieste autour de la Place de la Révolution sous l'oeil du Che et de Cienfuego réunis, tels des demis-dieux venus du ciel auréolés de leur gloire passée.



  Jeudi 14:
9h, l'employé du gaz de ville passe pour faire payer les derniers mois, prix fixe, 1€ par mois nous dit-on. Allo, Joël...nous, on va en ville.
En face de la casa, le bus 34 nous conduit vers le centre ville et le quartier historique pour 1 peso cubain les deux (0,025€). Neuf et confortable pour un bus de ville. Pas très peuplé à cette heure.

Hôtel Ambos Mundos, sur Obispo. Pour les fans de Hémingway (sa chambre, ses photos...) et une excellente connexion sur internet. Mise à jour des divers messages et sites grâce aux cartes Etecsa. Fonctionne très bien, comme à la maison.
C'est le paradis des touristes cette vieille Havane qui, c'est vrai est étonnante de son architecture multiple, rénovée ou dégradée. On laisse de côté aujourd'hui les visites diverses pour déambuler de places en places et tater l'air ambiant.
Calle Obispo, rue banale, pavée, ancienne, piétonne et aux boutiques de souvenirs du Che qui fait recette et d'artisanats divers venu d'Asie... Passants de tous pays, unissez-vous!

L'authentique est plutôt dans les façades très diversifiées.
Plusieurs galeries de haut niveau témoignent de la qualité des créations plastiques; aussi du portefeuille du public qui passe là. Beaucoup de librairies également, assez achalandées.

Comme lors d'un voyage au VietNam, chercher les traces visibles du communisme..., on n'en voit guère par ici, du moins peut-être cachées sous les pavés de ce vieux port Espagnol (1514), point de départ des navires rentrant vers Séville en convois chargés d'or ou de produits tropicaux divers.
Idem que d'autres capitales latino-américaines.
Surement moins peuplée et moins de véhicules, pas de magasins hyper hight-tech et pas de Macdo ni Rapido poulet frite tous les 5m comme vu ailleurs.

Après un passage par les Chemins de photos et la cathédrale, toute en pierre calcaire et peu ornée, cebiche et poisson grillé sont au menu, légumes sautés, salade composée, c'est bon, la bière est légère et fraiche sur cette terrasse de toit légèrement à l'écart du flux des passants.
Oui, on est bien abordé dans la rue, calèche, voiture, guide, mais pas harcelé.
12h, les musiciens s'installent partout dans les restaurants qui pullulent dans ce quartier.
Fin d'année et saison chaude fraîche, pour beaucoup de pays, venir passer quelques jours au soleil...
Cuba fait partie des destinations "soleil d'hiver" choisie sur internet par nos deux voisines de table qui repartent demain après 10 jours de rêves sur les plages de Varadero ou des Cayos.
On nous dit que le tourisme c'est aujourd'hui 30% du PIB cubain.

En coco-taxi: poussières et vapeurs de gasoil assurés, chauffeur guide volubile parlant un bon français, nids de poule et virages hasardeux, on va jusqu'à Viazul, les bus rapides, prendre les billets pour Playa Larga; départ mardi 19 prochain, 13h30.
Retourner à la casa en taxi jaune (tiens, les même...) nous rappelle des souvenirs de nos années maliennes.



  Vendredi 15
Calle 23, une des plus animée du Vedado, à pied jusqu'au Malecon; on croise une belle exposition sur Fidel et sa politique étrangère, puis achat des billets AR pour Mérida, 18/28 janvier (Yucatan) et retour vers Havana Vieja. Une bonne virée à pied.
Passage au Callejon de Hamel; boof, des couleurs sur des murs et des assemblages hétéroclites peu singuliers. Rumba et santeria comme dit le guide,  peut être, surtout une très pâle reproduction du Caminito de Buenos Aires. Beaucoup de jeunes rabatteurs, de touristes en selfies, quelques tavernes un peu sombres, fuyons...
On essaye le vélotaxi avec une jeune gars qui vit la débrouille et apprend des mots de français.
"3 CUC por dia para alquiler la bicicleta et je gagne 15 CUC" (14€ environ) nous di-il en frangnol,
"çà paye bien mieux con los turistas"
Son vélo est assez délabré, je vous dis pas les roues carrées et les nids de poule sont nombeux... Hableur et sympathique, il aura gagné sa journée ce matin.

Havana vieja, ce quartier est très peuplé, la vie est dans la rue, boutiques, étalages, petits marchés, des cubains, une athmosphère très vivante et très conviviale. Ce quartier de la débrouille non rénové, contraste avec la partie rénovée touristique. Un paquebot vient d'arriver et donc beaucoup de monde calle Obispo derrière des pancartes à numéros.
On mange dans ce lieu très populaire aperçu la veille où l'on vient chercher des plats cuisinés locaux très divers. Il y a foule de cubains autour des étals.
Bon...le repas, assis dans un coin, on a connu nettement mieux sur d'autres marchés.
Calle Mercadero, une autre rue piétonne, plus intéressante, belles façades, grands espaces d'expositions diverses, confortablement installées dans des lieux anciens bien rénovés. Musée de Bolivar, le héros de l' Indépendance. Je scotche un peu la guide en lui rappelant ces mots de Moralès prononcés pour les 200 ans de celle de la Bolivie qu'il féta à Sucre en 2009, sans le gouverneur de province (qui venait de fomenter un attentat contre-lui, payant des mercenaires européens...
"Independencia de los españoles no es independencia des los indios (Quetchuas, Aymaras, Mapuche...)
Une belle balade. Puis on se perd dans les rues populaires jusqu'au Mole de la Luz, point de départ du ferry qui traverse la baie.
Fatigue, taxi de retour à la casa.
Le soir on invite Joël et Isabel, petit restaurant de quartier, calle C.
Soirée agréable de discussion avec des cubains de classe moyenne, on dirait CSP - , le mythe de l'immigration, le clinquant de la société de consommation, les conditions de vie à Cuba. Ils sont propriétaires d'une petite maison mitoyenne qu'ils rénovent, bientôt terminée. Joël gère une boutique de commerce de produits d'entretiens. Lydia, la soeur de Joël vit à Toulouse et nous a loué sa petite maison - elle est aussi propriétaire - où on est comme chez nous.
Leur fille cadette que nous apercevons à peine (15 ans) est en 4ème et veut être orthodontiste. Toutes les études sont gratuites, complètement sauf la tenue obligatoire qui coûte demi peso cubain. Une des meilleures inventions de Cuba, c'est surement l'école gratuite pour tous.(99,99% de scolarisation (PNUD)


 Samedi 16 
Le bus 34 s'arrète presque en face de la maison et pour aller en ville et revenir c'est vraiment super  car il va jusqu'à Estacion par le Parque de la Fraternidad à deux pas du Capitole (Centre ville). Et pour un prix défiant toute concurrence (1 CUP ( peso cubain) pour deux). Le bus est tout neuf et il  a l'air bien régulier ! c'est vraiment un plus très pratique.
Bon, vous n'avez rien compris à la monnaie cubaine, vous avez raison car c'est pas simple ni vraiment révolutionnaire...1 euros=1,14 CUC=100 pesos=25pesos (CUP) cubains... ce qui amène le prix du bus à 0,02€, bon, c'est pour deux personnes. Le salaire mini est de 12€ environ, un médecin gagne 40€ environ, le salaire moyen est de 20€ environ. (d'après Joël et Isabel)

Aujourd'hui, Etecsa (Internet) semble en panne et impossible d'acheter des cartes.
Belle balade sur le piétonnier du Prado, entre les étalages d'artistes qui sont là pour le WE.

Musée de la Révolution, excellente visite pour tout savoir sur l'histoire de Cuba depuis les années 50 . Mise en scène un peu désuette et très statique
mais très complète, bourrée de détails en photos, cartes, textes, objets sur les divers évènements. Dans un très grand bâtiment blanc.
A côté, le Gramma, bateau légendaire pour les Cubains qui a été mis en conserve sous une grande cage de verre entourée de débris et de véhicules militaires témoins de cette histoire.
Rigolo...

Et vraiment on s'est régalé dans ce restaurant Ron Ron (croquettes, ceviche et aubergines grillées... en prime, deux musiciens qui nous chantent tout Buena Vista Social Club presque que pour nous...un vrai repas touriste...

Plus tard, par la rue Mercaderos, très intéressante, on retrouve Guayasamin, LE peintre de  l'Amérique latine  indienne, déjà vu à Quito car il est équatorien. Un vrai plaisir.
On s'arrète sur la place San Francisco avec numéro d'équilibriste et petit guignol, et un vélotaxi nous amène à la Féria, immense marché couvert, mais vraiment immense...pour reprendre le 34, notre bus préféré.


 Dimanche 17
La "Feria del Puerto". Grand bazar artisanal aménagé dans des anciens docks rénovés. Souvenirs artisanaux,  d'origine cubaine en vrai ou en faux. Comme ailleurs dans le monde, les étalages se côtoient et se succèdent, objets identiques à vendre exposés, entassés par paquets entiers dans ces petites cahutes en aluminium toutes neuves...
Qui achète tout ce stock ?
Une immense partie de la feria est consacrée aux peintres locaux, nombreuses créations, on voit que les écoles d'art ont formé beaucoup de monde.
On achète des cartes Etecsa et au Santander hôtel voisin, zone wifi, on met à jour les internets autour d'une "lemonada" et d'une bière locale Cristal légère.
Balade en vieja Havana vieja, muy vieja...certaines rues sont vraiment désolantes. Le gouvernement fidéliste a détruit les bidonvilles de Baptista et relogé les familles dans les très grandes maisons à patios du centre, abandonnées par les exilés de la révolution. Bon... puis plus rien depuis, l'air marin et la vétusté on fait le reste. Un énorme chantier de rénovatiion est maintenant engagé surtout les rues autour des bâtiments historiques, tourisme oblige, beaucoup de maisons et d'édifices publics, écoles sont en travaux ce qui contraste très fort entre champ de ruines et chantier en cours.
Le tourisme amène vraiment beaucoup d'argent ici: salaire moyen mensuel 20 CUC, nuit en casa particular 30 CUC, course en taxi ville 10 CUC minimum, une coupe de cheveux et barbe, 10 CUC me demande mon coiffeur...
Tellement disproportionné que les salariés semblent plutôt s'occuper des touristes que de leur boulot...Bon, à la louche... mais la comparaison des revenus est bonne, la conclusion se discute.

C'est dimanche, les rues sont sales, je vais chez mon coiffeur préféré, bonne ambiance joyeuse et familiale sous la photo du leader maximo.
"Fidel - nous dit l'épouse du coiffeur qui assiste, curieuse, à la séance, - nous l'avons beaucoup pleuré, tout ce qu'il a fait pour le pays... On espère beaucoup que ça va continuer comme çà."
On rentre à Zapata.T
out est ouvert ou presque, sauf l'épicerie et notre petit restaurant de quartier...
On ne ressort pas, fatigués de la ville, brouhaha, odeurs, fumées de gasoil des belles américaines...
Petite collation à la casa et basta.


  Lundi 18

Emilio et su coche nous conduit vers la banlieue ouest. Fusterlandia à Jaïmanitas. Folie d'un mélange inspiré de Gaudi, de Picasso et des suréalistes, dans la casa de Fuster et les rues alentour.
Céramiques et carreaux cassés de couleur partout. Indescriptible !
Puis on se balade dans les quartiers, marina Hemingwai, quartier diplomatique, route côtière, malecon, retour au Prado.
Belle matinée. Emilio est préparateur de labo dans une clinique internationale. Il a un bon véhicule et n'hésite pas à se faire remplacer pour nous balader et nous montrer quelques lieux un peu à l'écart du flux touristique. Une bonne aubaine pour lui à 40 CUC la matinée. Il assurera nos futurs transferts aéroports pour le Mexique et le retour, un joli carnet de commande à 25 CUC le transfert.
Après_midi : le musée d'art moderne est fermé le lundi. Fallait le savoir patate !
On se prélasse un peu dans le hall très animé de l'hôtel Sevilla-Méridien, zone internet rapide, tout à côté. Puis balade et on rentre à casa.
Le soir, on mange avec la famille de Bristol, Jérôme et Marjorie, en voyage aussi à Cuba avec leurs trois enfants Yona, Oriana et Pierrick qui prépare des études universitaires à Montréal... Le monde devient de plus en plus petit pour cette génération... Expatriés depuis près de 20 ans, Marjorie et Jérôme ont beaucoup tourné en famille sur toutes les parties du globe et on a pas mal échangé sur nos voyages respectifs bien sur.



  Mardi 19 
Transfert à Playa Larga. Le bus de Viazul,  vers 14h30, moyen confort, sans musique ni clim trop froide, une petite heure de retard, 2h de route, nous conduit sans encombre à Playa Larga où l'on trouve rapidement une casita au bord de l'eau du côté de Caleton.
Plagettes tranquilles à cocotiers, beaucoup de casas à louer, de petite taille, pas d'immeuble, pas de voiture, pas de goudron, des petits restaurants à poissons et langoustes grillées, bonnes odeurs, pas trop de monde, de la musique un peu rabachée et multi directionnelle. C'est à dire que l'oreille droite peut écouter les Rollings Stones à fond la caisse pendant que la gauche entend le Buena Vista Social Club, 100 fois remis à l'ouvrage... Cacophonie assurée dans les 3 restaurants qui se côtoient, mais qui se termine vers 21h30. Puis, calme absolu.
Sur ce bord de plage, à cette heure, rien ne laisse penser que nous sommes au coeur de ce fameux site historique de la Baie des Cochons, pour le monde entier.
Mais il fait nuit et tous les chats sont gris.
L'empreinte est là, toute proche, et comme  au Vietnam en de nombreux endroits, jonction avec l'histoire contemporaine, c'est aussi notre histoire.

  Mercredi 20 
Balade  dans la bourgade finalement très petie et composée à 90% de casas for rent... D'autres sont en construction un peu partout.  C'est dire l'importance de l'effet tourisme avec son décalage financier.
Une place avec son point wifi qui attire beaucoup de monde, les éléments essentiels de la vie ici, banque, casa de cambio, quelques boutiques non alimentaire, des vélos taxis aux grosses roues de moto, quelques voitures, une rue goudronée, des enfants qui vont à l'école.
Il faut venir ici pour le parc naturel marin de la péninsule  Zapata assez difficile d'accès, sinon  playa, playa.
Le sable est blanc mais l'eau n'est pas si bleue, encombrée des boues de deux rivières qui se jettent près de là. On ne nous dis rien de l'assainissement du coin, mais il ya beaucoup de monde...
La plage est ratissée tous les matins et propre.

Lecture. On a amené une série de bouquins d'auteurs cubains ou à propos de Cuba à découvrir, c'est le moment de les sortir.
Oui, il y en a.
Leonardo Padura, suite de polars dont le héros, Conde, est un ancien policier devenu écrivain. "Adios Hemingway " (2001) c'est le célèbre écrivain vu comme un assassin dans sa villa luxueuse, Finca Vieja aux environs de La Havane et à l'hôtel Ambos Mundo de Habana vieja.
Des restes vieux de 40 ans, du squelette d'un présumé agent du FBI sont découverts dans le jardin de sa villa devenue musée, après la passage d'un ouragan qui déracine un grand banian. Prétexte à écrire une biographie de l'écrivain pêcheur dans son environnement havanais et en confrontant sa mémoire à la police cubaine des années soixante.



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Le plan de la Havane










































 Cocos taxis